Une histoire d’avions et de sacs en papier kraft


L’envie de réaliser un vol en avion de chasse me tentait depuis un paquet d’années. Et mercredi dernier, j’ai en définitive cédé. L’aventure s’est déroulée du côté de Rennes. Je me suis présenté à 13 h pour le traditionnel briefing où l’on m’a présenté l’appareil et le vol. Puis je suis allé enfiler mon uniforme avant de rallier le taxiway. C’est là que le Fouga patientait. L’appareil revenait tout juste d’un vol. Aussi, lorsque j’ai rejoint l’appareil, j’ai croisé la personne qui venait de voler : elle avait le teint curieusement pâle. Je lui ai demandé comment ça s’était passé pour elle et elle m’a exhibé un peu honteuse son sac à beurk. So charming. J’ai pris place dans l’appareil et me suis attaché à mon siège. Après tout un tas de contrôles de sécurité, on a finalement laissé le plancher des vaches quelques minutes plus tard. Je pensais être plaqué contre le siège, mais l’accélération est assez progressive, ce qui fait qu’on ne sent pas vraiment les deux cent vingt kilomètre-heure. Les deux premières parties du vol (découverte puis à basse altitude) ont été plutôt paisibles. Mais enfin le pilote m’a informé que nous allions débuter les acrobaties. Il a commencé par un virage bien serré à gauche, puis un second à droite, et a enchaîné avec une multitude de tonneaux. Les G m’ont plaqué à mon siège. La sensation était étourdissante. Et ce n’était qu’un début. Le pilote m’a demandé si je me sentais capable de continuer : je lui ai répondu par un éclat de rire. Depuis le temps que j’attendais cet instant, je n’allais certainement pas renoncer si près du but. Le pilote est donc passé à la vitesse supérieure, et les figures se sont enchaînées comme des perles sur un collier : passage sur le dos, looping, tonneaux et j’en passe. Durant les courts instants de relâche entre les manoeuvres, j’essayais vainement de retrouver mes repères, mais tout allait beaucoup trop vite. Le pilote était décidé à tout me faire découvrir. Le monde tournait en tous sens à l’extérieur du cockpit mais je me sentais parfaitement à l’aise. J’étais essoufflé, en nage, et mon cœur battait à toute vitesse, mais je n’avais pas peur. C’est seulement sur la route du retour que j’ai fini par être nauséeux. En définitive, j’ai rempli à on tour le petit sac en papier kraft. Le vol en avion de chasse est une activité à sensations, mais décidément très peu glamour. Davantage d’information sur cette activité de baptême en L-39 en surfant sur le site web de l’organisateur.


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