S’envoler à Dubai


Dernièrement, je me suis offert un vol en hélicoptère au-dessus de Dubai. C’était ma matinée de repos à moi après un mois de dingue. C’est que, voyez-vous, j’ai changé de crèmerie : mon épouse et moi avons en effet pris le parti d’emménager dans un endroit plus modeste (mais doté d’une vue incroyable). Un déménagement est généralement enfantin, mais celui-ci s’est du coup vite avéré être un chantier monstrueux, au vu de tout le bric-à-brac que nous avons entassé ces dernières années ! Et c’est en devant vider les placards et la cave pleine à ras bord que j’ai compris combien nous consommons à tort et à travers. J’étais devant cet amoncellement d’appareils, dans l’ensemble en parfait état de marche. Pourtant, ils étaient enfermés à la cave, troqués pour d’autres de facture plus récente. C’est fou, quand même. Il n’y a encore pas bien longtemps, les gens possédaient les mêmes meubles pendant des lustres. De nos jours, on en achète presque tous les ans, suivant en cela les tendances de saison. De nos jours, la mode ne se limite plus aux seuls vêtements. Loin de là, même ! Même la déco du sapin est sujette à la mode ! Nous changeons régulièrement l’ensemble de nos affaires, que ce soit pour un changement de mode ou une évolution technique quelconque. Et c’est ainsi qu’on nous pousse à troquer nos smartphones quand ils pourraient encore servir des années. C’est atterrant : nous consommons de manière complètement irréfléchie. Il est facile de mettre le changement climatique sur le compte des fabricants, mais nous sommes les premiers acheteurs; au final. Tout un chacun sait ce qu’il doit faire, en fin de compte. Mais aucun de nous n’a envie de réduire sa consommation pour autant. Chacun tente de dédramatiser, et se dit que même s’il fait des efforts, les autres s’en abstiendront et ça ne servira à rien. Mais à bien y réfléchir, c’est un argument qui ne tient pas la route. C’est une excuse pour continuer à faire comme avant en toute bonne conscience… Autrement, si vous souhaitez faire une escapade aérienne bien sympathique, vous devriez vous laisser tenter par le vol en hélicoptère : la vue qu’on a de là-haut est vraiment inouie ! Voilà site du prestat’, si le coeur vous en dit. En savoir plus en suivant le lien sur le site du spécialiste reconnu de ce baptême de l’air en hélicoptère à Dubai.

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La pharmacie


L’industrie pharmaceutique est un autre secteur particulièrement intensif en production immatérielle. À l’image des technologies de l’information et de la communication, la conception de la première unité du bien, la molécule, est le facteur déterminant de la chaîne de valeur (qu’il faudrait décliner jusqu’au médecin qui prescrit le bien). Le « business model » de la pharmacie tend à scinder de façon de plus en plus nette les différentes étapes du processus. Les innovations sont laissées à des « start-up » innovantes, les grands laboratoires prenant en charge le développement et la commercialisation de la molécule. La recherche comprend la phase d’identification des cibles, de criblage, d’optimisation des prototypes et les examens pré-cliniques. Le développement comporte toutes les phases en aval, jusqu’au dépôt du dossier. Aux États-Unis le pourcentage de produits allant jusqu’au marché atteint 21,5 % du total. Il faut 72,1 mois en moyenne pour accomplir la phase clinique. Il faut ensuite 18,2 mois pour obtenir l’agrément de la Food and Drug Administration (FDA), ce qui porte à 90,3 mois la durée totale du développement clinique. Au total le coût moyen par médicament arrivant sur le marché vaut 820 millions de dollars, dont 335 millions pour la phase pré-clinique et 467 millions pour la phase clinique. Le coût d’une molécule nouvelle a été multiplié par sept en vingt ans. On peut y voir à l’œuvre la logique des « coûts endogènes» : la rivalité entre les groupes se traduit par des coûts de plus en plus élevés de recherche et développement qui agit comme un régulateur endogène de la concurrence. Lorsque le brevet tombe, le prix des produits baisse de 30 à 50 % en France, de 50 à 70 % aux États-Unis et en Allemagne. Le décalage correspond au fait que la Sécurité sociale française peut négocier les prix des médicaments en « free rider » des dépenses déjà amorties par les firmes américaines sur leur marché intérieur. La pharmacie est un marché qui a représenté 600 milliards de dollars en 2005, qui a quasiment triplé en quinze ans. La moitié du marché mondial se situe en Amérique du Nord. L’Europe représente 30 % du marché, le Japon 11 % et le reste de la planète 11 %. Les États-Unis ont vu leurs parts de marché s’accroîtrent très significativement au cours des quinze dernières années, passant de 32 à 45 % et faisant reculer tous leurs concurrents, notamment le Japon, qui est passé de 22 à 11 %. Les parts de marché françaises sont passées de 6,4 à 5,4 % au cours de la période. La France est le premier producteur européen, avec un chiffre d’affaires de 33 milliards d’euros, contre 22,6 milliards pour le Royaume-Uni et 21 milliards pour l’Allemagne. Les entreprises françaises captent 29 % du marché intérieur. Les entreprises européennes non françaises captent 37 % et les États-Unis 31 %. On tient donc ici une répartition à trois tiers, moins déséquilibrée que pour les industries culturelles. Les exportations françaises sont elles-mêmes à hauteur de 61 % à destination de l’Europe, 17 % des États-Unis, 10 % l’Afrique. Le premier client français est la Belgique, suivi de l’Allemagne. La France est nettement excédentaire, réalisant un taux de couverture de 160 %. Si l’on inclut l’ensemble des entreprises européennes dans le décompte, on trouve un partage des parts de marché qui obéit à la règle : deux tiers du marché est domestique (européen) et un tiers étranger, pour l’essentiel américain.