Liberté d’expression et de réunion en Argentine


L’année dernière en Argentine, des arrestations opérées sans discernement ont eu lieu pendant une manifestation organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars. De nombreuses femmes ont affirmé avoir été maltraitées, placées en détention et humiliées par la police ; certaines ont raconté avoir été forcées de se déshabiller intégralement. En avril, des enseignants qui manifestaient pour des salaires équitables ont été violemment réprimés. Des participants à cette manifestation ont indiqué que la police avait utilisé des gaz lacrymogènes et les avait roués de coups, et que les soldats présents sur les lieux n’avaient pas réagi. Au moins quatre enseignants ont été arrêtés. En septembre, 31 personnes ont été brutalement interpellées et détenues pendant plus de 48 heures dans plusieurs postes de police de Buenos Aires, la capitale, pour avoir participé à une manifestation de grande ampleur après la disparition de Santiago Maldonado. Les personnes placées en détention ont affirmé avoir été frappées, et certaines femmes ont été forcées de se déshabiller. En décembre, de nombreuses personnes sont descendues dans la rue à Buenos Aires pour protester contre un projet de réforme législative proposé par le gouvernement. La police a utilisé une force excessive, et des cas d’arrestations arbitraires opérées au cours des manifestations ont été signalés. L’appel lancé par le Groupe de travail sur la détention arbitraire [ONU] aux autorités argentines pour qu’elles libèrent immédiatement la militante et dirigeante associative Milagro Sala n’a pas été suivi d’effet. En août, la Commission interaméricaine des droits de l’homme a demandé à l’Argentine de remplacer la peine de Milagro Sala par une assignation à résidence ou de prendre d’autres mesures de substitution à l’incarcération. Il n’a été donné suite que partiellement à cette requête pour des raisons de non-conformité aux normes nationales et internationales.


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