Lors d’un cours d’oenologie qui a eu lieu la semaine dernière, j’ai appris quelque chose d’assez fascinant dans le domaine du vin : comment il était classé. Vous êtes-vous déjà demandé de quoi parle un expert en vin lorsqu’il annonce d’un ton assuré qu’un certain bordeaux est un second cru ? En fait, il parle d’un château (un lieu de production dans la région de Bordeaux) qui fait partie de ceux qui ont eu l’honneur d’être distingués… il y a plus d’un siècle et demi ! En effet, lors de l’Exposition universelle de 1855 à Paris, les organisateurs ont demandé à la chambre de commerce de Bordeaux de créer une classification des bordeaux pour les présenter à l’exposition. La chambre de commerce a délégué la tâche aux courtiers en vins de bordeaux (des gens qui achètent et vendent du vin). Les courtiers ont sélectionné soixante et un vins rouges haut de gamme qu’ils ont classés en cinq catégories correspondant à des crus (à Bordeaux. un cru correspond à un lieu de production). Cette liste se nomme la Classification de 1855 ; et de nos jours encore, les crus classés dans cette liste conservent un prestige certain aux yeux des amateurs. Les vins rouges classés sont parfois appelés grands crus classés. Pour bien apprécier la distinction particulière pour un vin à être un grand cru classé, sachez qu’il existe environ 10000 producteurs de vins dans la région de Bordeaux ! Le plus étonnant, c’est que la Classification de 1855 est de bonne garde : elle a bien supporté le passage du temps. Si certains des châteaux ne réalisent peut-être plus un vin correspondant à leur niveau de classification et d’autres châteaux non classés pourraient mériter le classement, l’ensemble tient encore la route. Et devant les enjeux considérables liés à la classification, aucune modification n’a été réalisée à ce jour, à une exception près et aucune modification n’est prévue dans le futur immédiat. Il est étonnant de constater qu’une sélection vieille d’un siècle et demi continue à être maintenue. Peut-être faudra-t-il attendre que l’Exposition universelle repasse par Paris pour pouvoir remettre cette Classification au goût du jour ? Pour finir, je vous donnerai un conseil essentiel si vous êtes un jour amené à suivre un cours d’oenologie : ne vous mettez jamais en tête d’avaler chaque vin dégusté. Même si le geste peut sembler un peu répugnant sur le moment, il faut absolument recracher. Et je vous le dis en connaissance de cause ! A lire sur le site de ce de cours d’oenologie.
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