L’innovation s’insère dans tous les rouages qui permettent aux acteurs publics de gouverner. Le foisonnement d’innovations et le contexte d’incertitude associé rendent difficile le suivi et la prise de décision stratégique des acteurs publics sur les outils à mettre en œuvre et les initiatives à soutenir. Les innovateurs du numérique dominent les discours sur le futur de la ville. La légitimité des acteurs publics comme privés à agir efficacement peut être contestée par de nouveaux entrants se parant des habits de la modernité numérique, et cela suscite un besoin de justification et de communication auprès des usagers. Associées au numérique, ce sont de nouvelles méthodes de travail (design, lean management, travail sur les données…) qui se développent et remettent en cause les modes de faire traditionnels. L’innovation peut également bousculer la représentation de la ville ou la façon de rendre un service: par exemple Waze ou Plume produisent respectivement leur propre évaluation de l’État du trafic routier et de la pollution de l’air à travers leur application, et conduisent à modeler la définition de ces phénomènes urbains dans l’esprit de leurs utilisateurs. Enfin les relations et la mise en mouvement des acteurs urbains sont compliquées par de nouveaux entrants aux nouvelles pratiques : par exemple lorsque les innovations dans la mobilité par Uber ou CityMapper leur permettent de créer un lien tel avec leurs usagers qu’ils peuvent mobiliser des pétitions lorsqu’ils veulent contester la décision des acteurs publics locaux.
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